La commission RME a organisé une matinée de réflexion sur les attentes des entreprises par rapport aux cursus de formation délivrés dans les écoles du réseau AGERA, le 22 septembre à SIGMA Clermont. La participation de plus de 50 personnes venues de 12 écoles du réseau prouve que le sujet est d’actualité.

La matinée était introduite par Sophie Commereuc, animatrice de la commission.
Francis Jouanjean, délégué général de la CGE a enchaîné en dressant un panorama global des missions de la CGE et les propositions aux candidats à la présidentielle en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Deux entreprises, Michelin et la PME Joubert Production, ont ensuite exposé leur politique de recrutement et exprimé leurs besoins et attentes envers les futurs diplômés de nos écoles.

On retiendra :

• Sur l’adéquation des cursus de formation au monde économique, le besoin en bac+3 est supérieur à celui des diplômés bac+5. L’importance de la FTLV a été évoquée, permettant à des bac+3 d’évoluer professionnellement au sein de l’entreprise dans laquelle ils travaillent grâce à la formation continue diplômante.

• Pour Michelin, il convient de conforter l’attractivité de l’entreprise afin de recruter des jeunes motivés et talentueux. Pour s’adapter à la génération Z, qui veut combiner sens et qualité de vie au travail, salaire, mobilité à l’international, il faut faciliter l’emploi du conjoint sur place. Un bon candidat doit avoir un socle de connaissances solides, une capacité de raisonnement, de synthèse et d’adaptabilité, savoir travailler en équipe, garder une hauteur de vue, une grande motivation et détermination.

• Pour travailler dans la PME Joubert Production, le personnel doit être capable d’établir le lien entre fabrication et distribution, se montrer inventif et créatif, passionné, débrouillard pour gérer des budgets serrés, s’intégrer facilement, et vivre à Ambert. C’est dans le but de satisfaire cette dernière condition que Joubert a créé un réseau de PME proposant au conjoint du candidat recruté un job en local. Chez Joubert, lean manufacturing et méthode Kaizen sont pratiqués car “innover c’est facile, la difficulté c’est de transformer l’innovation en business”. La PME a donc besoin de diplômés ayant la culture du changement comme moteur, capables de penser autrement, d’anticiper le monde qui évolue. Par exemple : la gestion de la trésorerie semble rester un mystère chez les diplômés recrutés et des ingénieurs en mécanique n’ont aucune notion des contraintes douanières. Les commerciaux connaissent souvent mal la gestion des stocks. Ces lacunes dans les cursus de formation sont autant de freins au recrutement dans les PME qui n’ont pas les moyens de s’octroyer des services de spécialistes de ces questions.

Au regard de cette matinée, il apparaît que le monde des PME a évolué et qu’il doit le faire savoir. Les mots clés de l’attractivité pour une entreprise sont désormais dynamisme et innovation. Il convient d’organiser davantage de rencontres entreprises-écoles (visites d’entreprises, interventions des PME et entreprises dans les écoles). Cette rencontre riche en interactions a également confirmé les écoles de l’AGERA dans leurs missions. Si la plupart des écoles de management ont développé des formations professionnalisantes courtes, les écoles d’ingénieurs s’emparent de la question du besoin exprimé en diplômés bac+3. Le développement de l’apprentissage s’est aussi trouvé au cœur des débats (15% des diplômés des GE aujourd’hui).