Sophie Commereuc
Présidente de l’AGERA

L’AGERA est un Think Tank résolument ouvert. L’Alliance est riche de la diversité de ses membres et nous sommes heureux de voir élargi encore le cercle des adhérents depuis l’été dernier, portant à 42 grandes écoles et un membre correspondant le nombre d’acteurs de l’AGERA. Il nous est apparu naturel de donner la parole aux directeurs des nouvelles structures. Je remercie Yves Alix (ENSSIB), Christophe Beaudouin (EN3S) et Patrick Bouvier (ITII de Lyon) de s’être prêtés au jeu de l’interview.
La confrontation des visions, l’engagement et la contribution de tous, anciens et nouveaux membres, ont été la clé du succès de notre séminaire stratégique du mois d’octobre. Merci à tous et rendez-vous le 19 décembre pour partager notre feuille de route 2018-2020 qui positionne l’AGERA comme un réseau d’animation régional, un catalyseur de projets et une instance de dialogue dans un écosystème territorial.

Yves Alix

Pourquoi avez-vous souhaité adhérer à l’AGERA ?
YA – Le réseau de l’AGERA représente, pour l’école, un niveau territorial complémentaire au réseau de site et à un réseau thématique et est pertinent.
Les croisements de réseaux, pour un établissement de petite taille comme l’ENSSIB, ne peuvent que faciliter le partage des expériences et des bonnes pratiques.
CB – Dans le but d’intégrer un réseau académique référent. Nous manifestons notre volonté de nous ancrer sur un territoire et de partager avec d’autres institutions des sujets d’intérêt commun en lien avec la pédagogie ou la recherche. Peu de personnes savent qu’il existe à Saint-Étienne la seule école qui forme les agents de direction des organismes de sécurité sociale (Cpam, caf, ursssaf, carsat, mas…).
PB – L’ITII de Lyon intervient notamment sur la définition des besoins en compétences des entreprises, le recrutement des apprentis, les missions à l’étranger, le suivi pédagogique, l’évaluation, la formation continue des salariés, autant de sujets traités dans le cadre de l ‘AGERA.

Christophe Beaudoin

Quelle est la valeur ajoutée d’un réseau comme l’AGERA ?
CB – L’AGERA agit comme un facilitateur et un catalyseur d’initiatives, fédèrant des secteurs d’activités, plus ou moins proches.
PB – Le partage de bonnes pratiques, notamment pédagogiques, les évolutions de formations, mais aussi le fait de peser sur les orientations de l’enseignement supérieur en défendant des valeurs communes.

Quel est votre avis sur les commissions qu’elle anime, les chantiers qu’elle porte ?
CB – Je suis frappé par la variété des chantiers portés par l’AGERA. Faut-il en prévoir de nouveaux quand déjà l’existant est riche d’opportunités encore à découvrir ? Je pense au champ non fini de l’innovation pédagogique ou de la formation des étudiants au bien-être au travail. Peut-être que le champ de l’entreprenariat serait une piste à explorer…
PB – Les sujets traités par les différentes commissions couvrent un spectre large de problématiques. L’ITII de Lyon souhaite faire bénéficier les écoles de l’AGERA de son expérience sur certains sujets qui lui sont chers, comme l’apprentissage ou l’approche par les compétences.
YA – L’ENSSIB peut apporter au réseau son expertise dans le domaine des sciences de l’information, du traitement des données de masse et des services documentaires, et bénéficier en retour de l’expérience et de la capacité des grandes écoles à relever les défis de la formation tout au long de la vie et de l’innovation pédagogique.

Patrick Bouvier

Quel positionnement l’AGERA doit-elle développer ?
YA – Faire réseau est un impératif pour toutes les écoles : l’environnement très concurrentiel de la formation, dans un paysage numérique et mondialisé, appelle des réponses et des pratiques collégiales et solidaires.
CB – Le réseau doit favoriser la réflexion autour de sujets communs tels la digitalisation qui modifie en profondeur les usages professionnels et les modalités pédagogiques. Ce réseau doit être le creuset d’expérimentations concrètes entre écoles pour favoriser l’innovation à partir d’expériences et de cursus différents. L’AGERA peut être sans doute le fédérateur d’initiatives entre les acteurs et contribuer à leur incubation.
PB – Le positionnement du réseau doit se faire à différents niveaux: échanges d’expériences et débats en interne mais aussi en portant des messages clairs auprès des institutionnels et des dirigeants politiques, que ce soit au niveau régional ou national (réforme de l’apprentissage).