Trois personnes sont intervenues avec brio sur cette thématique.

• Thierry Pariente, directeur de l’ENSATT, a expliqué la polysémie du mot “culture” (savoir et connaissances, approche anthropologique, activités liées à l’action culturelle, culture agricole), démontrant ainsi que 3 français sur 4 considèrent la science comme une forme de culture. Il a également insisté sur la différence entre Art et Culture, l’un relevant d’une élévation de soi, l’autre du partage de valeurs et d’émotions. Il a présenté un film sur les différents métiers proposés par l’ENSATT et dressé un panorama des écoles d’art, qu’elles soient sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur ou sous celui de la Culture. La maquette pédagogique de l’ENSATT, établie pour de futurs professionnels du spectacle, montre que la dimension technique comme la pratique des métiers sont importantes dans la formation et que l’interdisciplinarité est bien présente, à la fois en termes d’enseignement et de diversité de recrutement.
Il a ensuite insisté sur le temps nécessairement long de la création culturelle, qui ne peut être soumise à des gains de productivité, rappelant que les modalités de fabrication d’un spectacle n’ont guère varié au cours de l’histoire et qu’il faudra toujours le même nombre d’interprètes pour mettre en scène un opéra de Wagner ou une comédie de Molière. Il a illustré son propos par le cas d’un étudiant ingénieur qui a choisi de compléter son parcours par une formation à l’ENSATT, montrant que les formations artistiques apportent des savoirs complémentaires aux cursus qui sensibilisent à l’art. Les parcours ne sont pas linéaires et une certaine maturité est nécessaire pour affiner son projet professionnel. Un double cursus Ingénieur/Technicien du spectacle ou Artiste n’aurait donc pas forcément de sens, même si un mastère spécifique “Directeur technique de spectacle vivant”, conjoint ENSATT/INSA de Lyon, fonctionne depuis de nombreuses années.

• Jean-Philippe Ferrière, responsable de la section Théâtre-Études de l’INSA Lyon, a ensuite présenté les filières artistiques de l’institut. Il a rappelé la vocation humaniste de l’INSA développée grâce à un de ses fondateurs Gaston Berger, philosophe et directeur de l’enseignement supérieur. Fidèles à son héritage, les sections artistiques de l’INSA Lyon s’efforcent d’insuffler à leurs élèves-ingénieurs le goût de la recherche, du savoir et du questionnement, la passion pour les arts et le désir de faire dialoguer les disciplines (arts, sciences et techniques). Proposant des formations théoriques et pratiques, ainsi que des dispositifs de création, les sections artistiques poursuivent des objectifs conformes au modèle de l'”ingénieur humaniste”, cher à l’INSA Lyon : créativité et sens de l’innovation, appétence culturelle, esprit d’équipe, recherche de la rigueur, capacité à fédérer et manager une équipe, ouverture au monde et à l’autre, prise d’autonomie. Le cursus proposé par les sections artistiques est désormais validé par le Diplôme Arts-Études qui permet de valoriser, en sus du diplôme d’ingénieur, les compétences acquises par l’élève dans le domaine artistique.

• Michel Sauzet, directeur du développement de l’ENISE, a présenté la formation par apprentissage d’ingénieur génie mécanique parcours ergodesign qui a été montée à l’initiative de l’UIMM et en partenariat avec l’ESADSE et l’université Lyon 2 (Institut d’Études du Travail de Lyon). Elle démarrera en septembre 2017. Elle regroupe des personnes de cultures très différentes à savoir des mécaniciens, des ergonomes et des designers. L’ingénieur diplômé sera ainsi capable d’apporter des solutions techniques innovantes et créatives dès la création du produit ou de la ligne de production en intégrant l’ingénierie, l’ergonomie et le design. Une enquête conduite récemment montre que l’ergodesign est un levier de compétitivité pour les entreprises industrielles de plus de 20 personnes et cette formation répond à un réel besoin du monde économique.

Contact : payan@agera.asso.fr