Dans ce contexte de crise sanitaire et de l’impact induit sur les modes d’enseignements, l’AGERA a organisé, le 23 juin, un atelier pour échanger sur les nouveaux outils et modalités pédagogiques mis en place par les écoles afin d’assurer l’enseignement à distance et le télétravail.
Ce partage de bonnes pratiques avait également pour objectif de se projeter sur une rentrée post-Covid.

Trois intervenants ont notamment expliqué le fonctionnement de leur école au moment du confinement ainsi que la façon dont ils préparaient la rentrée :

Michael André, responsable du pôle Ingénierie Pédagogique à la direction des formations, Mines Saint-Étienne,
Emmanuelle Villiot Leclercq, responsable du LeD (Learning Design) à Grenoble Ecole de Management (GEM),
Stéphane Guillet, responsable de l’équipe PerForm (appui à la pédagogie et à l’usage du numérique) de Grenoble INP.

Pascale Payan a assuré l’animation de l’atelier.

1. Pendant le confinement

Les cellules d’appui ont proposé un accompagnement très resserré aux enseignants. Ainsi, GEM a monté 35 formations en continu et basculé 16 000 heures de cours à distance pendant 4 semaines : comment transformer mon cours classique en cours en ligne, animer un webinaire avec Teams…
Il y a eu beaucoup de mises en tension, mais aussi énormément d’entraide entre services, notamment avec le service informatique.

Les étudiants ont fait part d’une surcharge de travail au démarrage du confinement (crainte des enseignants qu’ils ne soient pas assez occupés, appropriation de nouveaux outils…), qui a pu être régulée dans un deuxième temps. Le fonctionnement a été celui de la classe inversée.

L’absence de bande passante sur le réseau internet soulignée par tous, pouvait constituer une difficulté à la fois pour les étudiants et les enseignants.

Pour la plupart des enseignants, même si cette période a été chronophage et énergivore, elle a également eu son intérêt, compte tenu de “l’obligation” de créer des ressources numériques.

Globalement, les Écoles ont fait face à une multiplicité d’outils à cadrer : visioconférences (zoom, teams, webex, renater…) ou plateformes d’enseignement (moodle, coursera…).
Les forums de discussion de type Slack ou les groupes WhatsApp ont constitué des communautés de soutien entre différents acteurs.

L’atelier a également permis d’échanger sur les dispositifs d’évaluation des compétences à distance.
Certaines écoles ont choisi des outils, comme Evalbox pour l’ISTP ou TestWe pour CPE Lyon, permettant d’établir une surveillance étroite des étudiants pendant l’examen.
D’autre écoles (Grenoble INP, ENTPE…) ont préféré fonctionner avec les étudiants dans une relation de confiance, les incitant à agir “en tant que professionnel responsable”. Une charte de confidentialité a parfois été proposée.

À noter : il apparaît que les outils d’évaluation peuvent poser des problèmes de droit à l’image et de respect du RGPD (Réglementation Générale de Protection des Données).

2. Préparation de la rentrée

Cette fois encore, les situations divergent. Certaines écoles n’envisagent pas la reprise des étudiants en présentiel en septembre (GEM), d’autres prévoient un format hybride suivant le type de cours (Mines Saint Étienne, Grenoble INP), beaucoup sont encore en questionnement.

Stéphane Guillet a partagé un tableau avec un ensemble de contenus pédagogiques et, au regard de la situation, les modalités pédagogiques qui pouvaient convenir. La pratique d’un TP de mécanique, avec manipulation de machine est en effet difficile à distance, idem en mathématiques pour les équations ou les matrices.

Les équipes d’appui aux enseignants travaillent à présent sur l’amélioration des outils pour le travail à distance : casques de bonne qualité, ordinateurs portables, tablettes Wacom (graphiques) permettant de filmer la page sur laquelle on écrit le cours…

Selon Emmanuelle Villiot Leclercq, son service a développé des capsules d’auto-formation permettant de rendre les enseignants plus autonomes. Ils ont aussi renforcé le support pour l’aide à la création de vidéos.

Michael André a posé la question de la capitalisation de l’ensemble des outils et ressources pédagogiques produits pendant le confinement. Un partage entre réseaux serait sans doute souhaitable.

Les échanges au cours de l’atelier ont été très riches avec la salle virtuelle : 23 participants issus d’un panel diversifié d’écoles du réseau.

L’atelier a été filmé et des documents de référence ont été envoyés par la suite aux participants.