Matinée sur le numérique Télécom Saint-Étienne
Une trentaine de personnes représentant une douzaine d’écoles de l’AGERA se sont retrouvées le 31 janvier à TSE pour une matinée de réflexion sur la “Transition numérique des entreprises, notamment PME, en Auvergne Rhône-Alpes, quels outils, quels services, quelles formations dans nos écoles ?”
Jacques Fayolle, directeur TSE, a introduit et animé la matinée, ponctuée de 6 interventions.
• Maxime Esbelin, président de Datalyo, a évoqué l’importance du Big Data. Il permet, notamment, une connaissance plus fine de la clientèle, un marketing plus adapté, une meilleure gestion de la suppply chain, l’optimisation des stocks, de meilleures campagnes de recrutement pour les RH. Pour preuve : la part des entreprises ayant des projets Big Data était de 7% en 2012 et de près de 40% en 2016. Ont été évoqués également les nouveaux métiers liés au Big Data et les besoins en formations liés à ce domaine.
• Dominique Lestant, intervenant pour le compte du Cluster Auvergne Efficience industrielle a illustré ces nouveaux métiers par une initiative de formation en Data Scientist. Un projet porté par SIGMA Clermont et ISIMA, en partenariat avec 2 PME du Cluster Deltamu et Phimeca. Le Cluster définit la révolution numérique comme une transformation complète de la société dans tous ses fondements : nouvelles économies, collaboratives (ou pas), circulaires, de service (fonctionnalité), entreprises disruptives (Uber, Blablacar, Google, Amazon…). Une révolution exponentielle avec un avenir inconnu mais impactant tous les secteurs de la vie.
• Jacques Porte, directeur de l’ENSASE, est intervenu ensuite sur le BIM (Building Innovation Modeling). : l’industrialisation de la conception, un support de la maintenance à la réalisation. Le BIM n’est pas un logiciel 3D supplémentaire, mais une plateforme collaborative permanente. Il s’agit de co-élaborer et de cogérer sur l’ensemble de la vie d’un bâtiment ou d’une résiliation. C’est autant un outil numérique de réorganisation du travail sur soi que de participation à une démarche collective. L’ENSASE est l’une des premières écoles en France à avoir mis en place une formation en BIM initiale. D’où un effet positif sur le recrutement des diplômés sur le marché international.
• Loïc Moura, de CISCO System, a ensuite bousculé les participants en annonçant que cette vague digitale est plutôt un tsunami. Il a également traité de l’accompagnement de la transition numérique. Mais parle-t-on de révolution ou d’évolution quand 400% de progression est attendue entre 2008 et 2020, et que cela risque d’aller encore plus vite ? Sans compter que le gâteau financier de la transition numérique représente deux fois le PIB américain à se partager, et que le premier arrivé sera le premier servi. D’où des enjeux sociaux énormes : 42 % des emplois seront partiellement ou totalement digitalisés. On imagine 3 millions d’emplois détruits en France à l’horizon 2025. D’après Loïc Moura, les éléments clés pour réussir la transition numérique sont les changements de culture, à intégrer donc dans les cursus de formation.
• Christophe Gravier, enseignant-chercheur à Télécom Saint-Étienne, a ensuite présenté le projet LUSE “Campus numérique Level Up in Saint-Étienne” en évoquant 5 thématiques prioritaires :
– le Numérique et design, avec la Design Tech Académie pour former 25 jeunes des quartiers prioritaires de la ville à du développement,
– le Numérique et télécom, avec BIM, campus métiers, Design et habitat,
– l’Industrie du futur avec Mines Saint Étienne Tech,
– le Numérique et santé,
– l’Entrepreneuriat et économie numérique avec les Incubateurs de l’université Jean Monet USE’IN et BEELYS à Lyon.
• Enfin, Bruno Léger et Frédéric Grimaud, de Mines Saint Étienne, ont clôturé les présentations avec celle de : “IT’m factory Mines St Etienne Tech”, un atelier plateforme totalement intégré et connecté à d’autres ateliers dans l’écosystème environnemental pour développer la compétitivité de l’entreprise avec les technologies numériques, piloter la performance, sensibiliser, former et accompagner. L’inauguration de la plateforme est prévue en octobre 2017.
Jacques Fayolle a conclu, mettant en avant le bien-fondé de l’AGERA à choisir cette thématique, soulignant l’importance de l’évangélisation, de la dimension humaine sans pour autant minimiser les dimensions technologiques, SHS, management. En regroupant un certain nombre de forces pour traiter la question du numérique, l’AGERA semble être un lieu de réflexion idéal. Si le début de la matinée a soulevé beaucoup de questions, la suite a permis d’aborder la problématique avec humilité, posant cette idée d’avancer à petits pas et de manière collaborative entre nos établissements.