Comme le rappelait Jean-Baptiste Lesort, président de l’AGERA, dans son édito de décembre 2016, le lien entre la CGE et les conférences régionales est essentiel, pour construire ensemble, parler d’une même voix, et faire jouer la capacité d’influence des dirigeants des grandes écoles sur leur territoire et celle de la CGE au plan national.
Car l’enjeu est de taille : il faut faire réussir la jeunesse qui arrive en masse dans l’enseignement supérieur. En effet, 2,5 millions d’étudiants et plus de 3,2 millions sont attendus à l’horizon 2027, sous l’effet conjugué de la démographie et de l’élévation souhaitée du niveau d’éducation (objectif d’amener 60% d’une classe d’âge dans l’enseignement supérieur), soit 800 000 jeunes en plus sur les dix prochaines années.
Face à cet afflux d’étudiants, il ne suffit pas de dire que l’enseignement supérieur doit accueillir tous les bacheliers. Encore faut-il les faire réussir et les conduire vers l’emploi. Et poser sans tabou, sans idéologie, et avec pragmatisme, les questions clés. Orientation éclairée et accompagnement, formations courtes, insertion professionnelle, apprentissage, programmes massifs d’inclusion sociale, révolution pédagogique et numérique, ouverture internationale, agilité et autonomie des établissements, articulation grandes écoles-universités, diversité des acteurs publics et privés, lien à l’entreprise et au territoire, entrepreneuriat et innovation, nouveaux modèles de financement…
Sur tous ces sujets, les grandes écoles ont des choses à dire. Acteur de poids de l’ESR, formant plus de 40% des diplômés de grade master du pays, elles ont montré leur capacité à s’adapter et à maintenir un haut niveau de performance tout en diversifiant leurs voies d’accès et en absorbant un accroissement d’effectif sans précédent ces dix dernières années.
Les grandes écoles se sont donc invitées dans le débat. Ainsi la CGE a été la première conférence de l’enseignement supérieur à dévoiler ses propositions au Palais du Luxembourg le 29 septembre 2016, en présence de sénatrices et sénateurs de toutes tendances et de nombreux journalistes : lieu symbolique, et moment propice, en amont de l’élection présidentielle, pour faire en sorte que les politiques se saisissent des enjeux liés à l’enseignement supérieur. Et l’AGERA a élaboré ses propositions pour le SRESRI (Schéma Régional Enseignement Supérieur Recherche Innovation) en pleine cohérence avec ces propositions nationales.
Ce lien entre la CGE et les conférences régionales des grandes écoles, il faut le tisser et l’exploiter. C’est pourquoi je remercie l’AGERA et ses grandes écoles de m’avoir accueillie pour un débat riche et constructif le 23 mars dernier à Lyon. Il va falloir, bien au-delà de l’échéance de l’élection présidentielle, continuer ce travail commun, avec un seul et même objectif : faire en sorte que les grandes écoles et les universités, les autres acteurs de la chaine éducative, les entreprises et les territoires se mobilisent, ensemble, pour l’avenir de notre jeunesse et de notre pays.